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Chaos de bouts

26 août 2007

Croquis de Louis

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19 août 2007

CCLW

Elle est longue. Elle est fine. Trop longue, trop fine. Des hanches étroites que surmonte une taille à peine marquée. Peu de fesses, des cuisses trop minces et des mollets curieusement gonflés. Elle est grande, plus grande que moi, et cette impression s'accentue encore car elle porte des chaussures à talons très hauts.
C'était dans un couloir entre la ligne une et la ligne cinq, à la station Bastille. Son énorme valise qu'elle essayait de faire descendre et monter les envolées de marches revêches souffrait terriblement. Je l'ai aidée jusque sur le quai du métro et, tout au long du parcours, nous avons fait connaissance.
Elle descend à ..., moi aussi.
Elle prend l'avenue ..., moi aussi.
Elle habite rue ..., moi non plus.
Elle m'invite à prendre un verre, je la suis.
Son appartement est un loft agréable, sur deux niveaux, où se cotoient des vêtements, des chapeaux, des clichés de manequins et des appareils photographiques. Car elle est styliste de formation, mais elle gagne sa vie plutôt bien en photographiant, pour les créateurs de mode, leurs modèles.
Comme je pointais du doigt un garçon magnifique pris à une vitesse juste assez lente pour que l'impression de flou permette de distinguer encore un torse superbe sous une veste ouverte, (il avançait, le regard perdu vers un infini improbable situé cinquante centimètres au dessus de l'objectif. Il portait un boxer et des chaussettes. C'était une photo un peu décalée mais de laquelle se dégageait une incroyable présence), elle me regarda, sidérée. Et je me sentis obligé d'ajouter que la prise était magnifique et le garçon très beau. Alors elle fondit en larme.
Au cours de la nuit qui suivit, elle m'expliqua d'abord qu'elle avait été très amoureuse de lui, qu'il l'avait quittée avant qu'elle ne parte pour une séance de photos à Pékin. Qu'elle était depuis très malheureuse. Et puis elle s'intéressa soudain à moi et me fit visiter des régions de son corps que je n'avais pas soupçonnées. Elle était d'une souplesse extravagante et soudain ses formes quelconques devenaient des univers incroyables, des espaces infinis, des toboggans vertigineux. Tour à tour elle brûlait, mouillait, vibrait. Je la voyais s'élever comme une flamme, s'effondrer comme un chateau de cartes, couver comme une braise, se lover autour de moi. Et je ne savais plus si c'était sa bouche, son sexe ou son anus qui enveloppait mon sexe. Je m'abandonnais dans ces endroits chauds et humides qu'elle me proposait jusqu'à ce que je jouisse et oublie toute retenue.

Je la sentis m'accompagner dans mon plaisir et murmurer à mon oreille qu'elle se sentait de nouveau bien.

18 février 2007

ARLP

Elle était très jeune, vingt-et-un ans à peine, et déjà un corps de femme, avec une incroyable poitrine qui aurait pu la gêner, mais qu’elle portait fièrement au devant d’elle. Parfois un décolleté laissait apercevoir des gouffres délicieux où j’allais bientôt me perdre.

Tout avait commencé quatre ans auparavant. Elle avait rencontré un garçon de deux années son aîné, et qui avait été son premier amour. Celui qui dure toujours. Enfin, c’est ce que l’on prétend. En tout cas quand elle découvrit, un an plus tard, « qu’il la trompait », elle passa une période sombre où elle se mit à grossir et pendant laquelle elle pleura beaucoup, avant de se résoudre à lui écrire une lettre d’ « amourupture » qu’elle me fera lire un soir de décembre, alors que nous venions de faire l’amour. Mais j’anticipe. Elle était plutôt bien sentie cette confession et le prétendu amoureux fut un peu décontenancé par ce courrier d’un genre auquel il ne semblait pas habitué. Il tenta de revenir dans les bonnes grâces de la demoiselle qui ne s’en laissa pas compter. D’autant moins que j’avais, entre temps, eu l’occasion de lui donner quelques clés en matière de relations amoureuses.

Le temps passa. Celui de l’oubli pour elle, celui de la découverte pour moi. Car cette histoire avait jeté un pont entre nous. Plutôt un fil, ténu, imperceptible pour un oeil non averti, aussi subtil que celui que l’araignée tire derrière elle, qui semble incongrue et inutile dans l’espace, mais qui est la base de cette architecture complexe que sera la toile, un piège souple, impitoyable et incroyablement résistant. En matière d’amour, la comparaison est totale. Cette période qui suivit la rupture fut pour nous l’occasion de tisser des liens discrets et apparemment anodins. Connivences d’abord, des instants que nous partagions au milieu des autres qui ne comprenaient pas toujours tel ou tel rire, telle ou telle gravité soudaine. Nos regards se croisaient et nous savions, d’un seul coup, ce qu’il en était de nous, de nos pensées, de notre envie. Il nous arrivait parfois de partir alors, sans raison évidente, pour étudier une partie de son cours ou bien consulter sur Internet un site qui nous intéressait. Car à cette époque elle étudiait et je l’aidais. Oh, n’allez pas croire que c’était sans nuages. Quand elle baissait les bras, qu’elle se considérait la plus nulle, qu’elle était persuadée qu’elle finirait caissière dans un centre commercial, je me fâchais, je la secouais, je lui disais ces quatre vérités et parfois même un peu plus. Mais en règle générale, elle était studieuse et j’avais une âme d’enseignant. Elle réussit son baccalauréat avec une mention, ce qui la remplit de bonheur et réussit à me faire pleurer.

Et puis les vacances d’été apportèrent leur lot de rencontres et de ruptures, de joies insensées et de chagrins insurmontables. Enfin, elle reprit les cours, apaisée, et décidée à poursuivre son parcours universitaire. Elle eut vingt ans, puis vingt-et-un ; quelques amants et puis plus rien.

« J’ai envie que tu m’apprennes la jouissance, le plaisir, la tendresse, les caresses ; celles que l’on donne, celles que l’on reçoit. J’ai envie que tu m’apprennes l’amour. » Elle était là, debout à la porte de mon bureau et je ne l’avais pas entendu arriver. C’était l’été et elle était très belle, à peine vêtue d’une robe tellement légère qu’on aurait pu la tenir roulée au creux de la main. Un soutien-gorge aux bretelles invisible faisait s’ouvrir son décolleté et le tissu plaqué contre ses cuisses ne cachait rien du renflement touffu et sombre de son sexe. Elle semblait ne rien porter d’autres que ces deux vêtements. Comme je restais assis à la regarder, un peu décontenancé par sa demande, elle s’approcha, déjà sûre d’elle et, appuyant ses seins contre ma bouche ajouta : « je crois que tu sauras m’apprendre. »

J’ai souvent revu les images de ce film tout en nuances qui dura deux années. Nous nous retrouvions où les circonstances nous le permettaient. C’était sans préambule. La chambre, le pré, la clairière au milieu d’une forêt, une caravane, un bateau, l’arrière d’une voiture, où que nous soyons nous n’avions qu’une hâte, nous prendre et nous transpercer l’un l’autre. D’abord très vite, comme pour conjurer le sort qui nous avait tenu éloigner. Et puis, tout doucement, nous prenions le temps de déguster. J’adorais lécher longtemps ses bras, ses aisselles qu’elle tenait lisses comme des fesses de bébé. Quand elle se tournait, ses seins m’étouffaient et je me laissais défaillir, à la limite de l’asphyxie. Elle aimait alors entreprendre une longue chevauchée, certaine de sa beauté. Elle se laissait descendre doucement sur mon sexe et m’éperonnait à peine, du rond de ses talons. Elle aimait, disait-elle, la fermeté de mes cuisses qui lui écartaient les fesses à chaque fois que mon bassin la soulevait un peu. Moi je me délectais de sa poitrine qui me masquait en partie son visage et qui s’ornait, de chaque côté d’un rideau de longs cheveux ondulant au rythme profond d’un galop qui se finissait par un orgasme où nous perdions pied, qui la désarçonnait, qui me laissait vide et pantelant tandis qu’elle finissait de lécher ce qui s’était perdu dans sa chute.

Un jour, parce que c’était dans l’ordre des choses, ma jolie cavalière changea de monture, abandonnant ma force tranquille pour un animal plus jeune et plus fougueux, préférant ses voltiges splendides et surprenantes à nos longs galops amples et lents. Elle avait acquis les standards indispensables et gagné en assurance. Moi j’avais vécu hors du temps et du désir, juste pour le plaisir.

Parfois, quand nous nous rencontrons, elle m’avoue regretter nos tendres ballades silencieuses et intimes dans ces chemins secrets où nos corps se perdaient. Je crois qu’elle dit ça simplement pour me faire plaisir.

15 février 2007

NDNP

Elle se faisait une montagne de quelques cailloux posés là et les rares arbustes derrière la maison qu’il fallait tailler une fois l’an l’effrayaient autant qu’une forêt tropicale qu’elle aurait dû maîtriser. En fait, elle se faisait un monde de tout et elle était constamment débordée. Je la trouvais parfois, assise au milieu d’un bazar de chaises, de coussins, de factures, l’aspirateur attaché par son fil à la prise de courant murale, qui attendait qu’elle le remette en marche. Elle était occupée à téléphoner à une copine ou elle avait jugé opportun de se pencher sur le sort d’une plante verte qui l’avait attirée d’un clin d’oeil bourgeonnant. Elle pouvait ainsi entreprendre cinq ou six choses différentes et générer, en un rien de temps, un indescriptible capharnaüm dont elle ne sortait jamais indemne.

Si, pour m’amuser, je lui demandais ce qu’elle avait fait de sa journée, elle me disait très sérieusement : « ô mon pauvre, si tu savais. J’ai fait comme toutes les femmes, des milliards d’activités indispensables. J’y ai consacré toute mon énergie. Je n’ai même pas eu le temps de m’occuper de moi. » Cette petite touche finale pouvait se traduire, pour une personne un tant soi peu initiée et dans le secret des Dieux, qu’elle n’avait pas trouver le courage d’aller faire un peu de vélo histoire de tenter d’éliminer ce qu’elle avait en trop.

Car il y avait une autre ombre dans le tableau qu’elle dressait de sa vie. Elle avait gardé de ces deux grossesses un ventre lourd et déformé dont elle disait qu’il faudrait qu’elle le fasse enlever. Dans ces moments là, elle prenait une tête pathétique et, empoignant de ses deux mains aux doigts courts le trop de chair qu’elle avait à la taille, elle la secouait comme pour l’arracher.

« Tu vois, disait-elle, c’est ça, juste ça qui est en trop ! » Car, hormis les rares fois où elle se résignait à faire un petit tour en VTT, tour évidemment bien trop court pour espérer le moindre effet, elle restait ainsi à se lamenter sur son sort et sur l’aspect inesthétique de cette « bouée », comme elle l’appelait avec un dédain résigné.

En fait elle attendait que je lui dise que j’aimais bien la caresser, là, dans l’épaisseur de cette chair marquée. Elle, se défendait, m’en voulait de ce peu d’intérêt que je voyais à cette opération qui aspirerait tout ce surplus disgracieux. Moi, ce que j’aimais, c’était plonger mes mains dans cette masse molle et douce qui pendait quand elle se tenait agenouillée, la tête posée entre ses avants bras fléchis, les cuisses écartées. Ses seins aussi pendaient, mamelles lourdes qui s’agitaient au rythme du va et vient qu’elle subissait en gémissant doucement tandis que je la sodomisais. Je laissais mes mains aller et venir sur ses hanches enveloppées, accompagnant son bassin soumis à mes exigences. Elle était grande ouverte et je sentais son sexe mouillé couler le long de mes cuisses. Elle possédait un sixième sens qui semblait l’avertir de ma venue proche. Alors, s’affaissant un peu plus elle m’offrait ses fesses grandes ouvertes et laissait partir sa jouissance tandis que d’une main elle venait précipiter la mienne. Et puis son corps s’effondrait, avec moi sur elle, lui mordant la nuque et prenant à pleine main le sein qu’elle me laissait saisir. Je finissais de jouir et de mollir entre ses doigts experts.

Nous avons joué longtemps ces scènes d’amour volées aux exigences de sa vie conjugale.  Il m’arrive encore de me la rappeler, traversant le salon sur ses mules à hauts talons, juste vêtue d’un petit tablier dont les deux cordelettes bringuebalant entre ses fesses m’invitaient à la suivre dans la chambre. 

2 janvier 2007

KO debout

J’ai envie de tout, donc de rien. Enfin, c’est un peu comme ça que les gens voient les choses.
Pas moi. J’ai envie de tout parce que je ne veux rien rater. Alors, c’est vrai aussi pour les femmes. Telle un peu ronde qui rit beaucoup et ne demande qu’à faire un tour de moto, telle autre, austère et hautaine, qui marche en serrant les fesses dans son pantalon parfaitement ajusté, cette troisième enfin, à peine sortie de l’adolescence, avec un piercing à l’aile du nez, et qui m’écoute, un peu sidérée de découvrir qu’un type de cinquante ans passé connaisse autant de rappeurs et de slammeurs qu’elle.

Oui, elles sont belles, ces jeunes filles, ces femmes : étudiantes, chefs d’entreprises, secrétaires, caissières, directrices du personnel, fonctionnaires, commerçantes. Elles sont belles et je voudrais pouvoir les connaître toutes, les aimer toutes, découvrir leur corps et leur coeur, et à travers leur peau, leur poitrine, leur humeur, leur humour, leur bonheur, leur sexe, me construire, me révéler, être.

Alors de toutes ces aventures j’ai voulu faire un patchwork, comme un peintre construit une toile d’une suite de coup de pinceaux qui, séparément, ne sont des tâches de couleurs, des traînées, des traces, mais qui, placées les unes à côté des autres finissent par s’organiser et nous révèlent l’idée cachée, le personnage.

De ce chaos de bouts de vie, peut-être vais-je finir par apparaître, KO debout, mais heureux et... vivant. 

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